Mathias Théry a étudié à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris. Dans ce cadre, il a réalisé le court métrage "La Vie après la mort" d’Henrietta Lacks (2004), qui accompagne les questionnements d’un jeune chercheur en biologie cellulaire. Depuis 2006, il réalise en collaboration avec Étienne Chaillou des films qui invitent à la réflexion par l’emploi de dispositifs inventifs qui cherchent à rendre compte de la part d’imaginaire qui nourrit la réalité. Dans "Boys in India" (2006), cinq jeunes des cités de Champigny découvrent l’Inde et le quotidien d’un foyer d’enfants des rues de Calcutta. "Cherche toujours" (2008) dresse le portrait d’une équipe de chercheurs qui tentent de décrypter la nature. Dans "Les Altans" (2010), Étienne Chaillou et Mathias Théry s’intéressent au rapport d’une équipe de cinéma aux animaux qu’ils observent. La série de films courts "J’ai rêvé du Président" (2012) mêle prises de sons documentaires et dessin animé. Dans "La Sociologue et l’Ourson" (2015), le duo revient sur le débat public ayant entouré la loi visant à ouvrir le mariage aux couples de même sexe. Mêlant conversations avec la sociologue Irène Théry, séquences mettant en scène des marionnettes et images filmées dans l’arène politique, le film replace le débat dans une perspective historique pour tenter de saisir ce qui l’a rendu si brûlant. "La Cravate" (2019) relève le défi de dresser le portrait d’un jeune militant engagé dans la campagne présidentielle de 2017 auprès du Front National. Par des allers-retours entre des images prises sur le vif et la confrontation du protagoniste à un texte inspiré de son histoire, Étienne Chaillou et Mathias Théry analysent les mécanismes sur lesquels repose l’enrôlement dans l’extrême-droite en même temps que le portrait nuancé d’un individu.